Je m’interroge sur la signification des dépenses suivantes sur cette page :
– “assemblée”
– “contre-course d’affiche”
– “40 mémoires de Mrs les semainiers”
Et je ne parviens pas à déchiffrer toutes les signatures en bas de la page.
Vocabulaire registre mensuel
M.D
#2
À propos des « assemblées » et des « semainiers » dont il a été question pendant la réunion, on trouve des renseignements dans La Comédie Française au 18e siècle de Claude Alasseur, dans le chapitre sur les revenus des acteurs, et plus particulièrement dans la définition du « Comité » donnée par un marchand mercier de Paris, le sieur Queret de Mery en 1760 :
« Le comité est une assemblée qui se tient une fois par semaine pour délibérer sur les affaires de la Comédie. C’est là qu’on traite les moyens de varier les plaisirs du public, de tiercer presque tous les jours, sans qu’il s’en offense, de soutenir par des danses la scène française sur son déclin, d’enrichir la troupe des divisions honteuses qui dégradent les lettres et de livrer tour à tour le théâtre français, comme un champ de bataille, aux partis différents. Ces délibérations produisent encore à chacun des membres du Comité 3L que le caissier prélève sur la caisse ».
JulienLG
#3
Merci Marion !
Dans l’hypothèses où les membres du comité de la Comédie-Italienne seraient payés la même somme que ceux de la Comédie-Française, ils constitueraient une assemblée de 14 personnes environ (calcul à partir de la page du registre).
A-t-on des précisions sur leur nombre dans l’ouvrage ? Ou l’identité des membres qui composent cette assemblée ?
M.D
#4
Je laisse encore une fois Claude Alasseur te répondre pour ces questions !
Elle donne en effet des infos intéressantes un peu plus loin, dans son essai d’évaluation des revenus provenant des jetons de présence aux assemblées reçus par les comédiens français (page 120).
« Pour pouvoir évaluer les revenus provenant des jetons de présence, il faudrait savoir :
- la valeur exacte des jetons ;
- le nombre exact d’assemblées de chaque sorte puisque selon qu’il s’agissait d’une assemblée ordinaire, d’une assemblée de lecture ou d’une assemblée extraordinaire, la valeur du jeton n’était pas la même ;
- le nombre d’acteurs ayant participé aux assemblées.
Or, nous n’avons de chiffres précis pour aucun des éléments ci-dessus.
La mieux connue est la valeur du jeton.
(…)
Il arrivait que les comédiens doublent la valeur du jeton pour une assemblée extraordinaire ; c’était souvent le cas de l’assemblée de fin d’exercice au cours de laquelle on vérifiait les comptes ; cette assemblée en effet devait être particulièrement longue et peut-être houleuse.
Le nombre annuel d’assemblées aurait normalement dû être de cinquante-deux, puisqu’il y en avait une chaque semaine, mais rien ne prouve qu’il en était réellement ainsi. Quant au nombre d’acteurs présents, il faudrait, pour l’établir, supposer qu’ils étaient toujours tous présents à chaque assemblée et connaître le nombre exact d’acteurs, année par année, ce qui serait évidemment un énorme travail…».